Meggie avait raison. Aujourd’hui c’était une journée « Goncourt ». On avait une rencontre hebdomadaire cet après-midi et, ce soir, après un souper aussi à saveur de Goncourt puisque nous avons discuté des livres pendant tout le repas, la deuxième rencontre optionnelle. Au départ, celle-ci devait avoir lieu hier soir, mais c’était la journée électorale. Comme on est tous des étudiants et des professeurs engagés, c’était inconcevable de manquer à notre devoir de citoyens. Maintenant, je vous rassure, peuples du monde, Harper n’a pas gagné la majorité.
Je divague. En réalité, c’est ce qu’on a fait une bonne partie de la soirée : divaguer. Mme Garet disait quelque chose comme : « Vous savez, je sais que je me répète, mais il va falloir choisir trois œuvres… », et nous d’ajouter, « et sept étudiants! » De sorte qu’on a parlé de la sélection des étudiants à plusieurs reprises. Tellement que je pourrais maintenant vous décrire les professeurs du DEC intégré sans même les avoir rencontrés.
Sérieusement, on a discuté des huit premiers livres qu’on a lus. Tout comme pendant la première rencontre en soirée, on a essayé de relever les arguments positifs et négatifs que nous avons rangés dans un tableau que Mme Garet distribuera à tout le monde.
Je ne m’attarderai pas à tous les livres, mais ce que je retiens principalement, c’est qu’Un chasseur de lions a les capacités de gagner le prix Goncourt, mais qu’il ne rejoint pas le public du prix Goncourt des lycéens.
Par ailleurs, plus tôt dans la journée, Un brillant avenir avait été rejeté par trois étudiants dont moi, mais cinq des étudiants présents ce soir l’ont particulièrement aimé et se sont fait un devoir de trouver trois fois plus de pour que de contre pour le livre de Catherine Cusset. Même Mme Garet était dans leur camp alors, j’avoue, je me sentais petite. Je ne l’ai pas détesté, je ne l’ai juste pas aimé.
Jour de souffrance est un livre dont on a beaucoup parlé. À mon avis, on aurait dû s’y attarder moins longtemps sachant qu’il était éliminé d’emblée. Il faut nous pardonner, on cherchait des points positifs. Il m’en vient justement un nouveau à l’esprit. Il nous a permis d’améliorer notre orthographe : « Oui, Alexandra, psychopathe prend un "h"… deux même ! Après le "c" et le "t" ».
Je dois mentionner que Mme Bengel nous a fait toute une surprise ! Elle a acheté une boîte de barres de chocolat ! Vous savez, la fameuse boîte rouge avec les Smarties, les Aéro,… Parce que, selon elle, c’est « du bonbon » venir à nos rencontres. Trop gentille.
Finalement, c’est encourageant qu’on ait réussi à éliminer rapidement certains livres comme La traversée du Mozambique par temps calme, Le rêve de Machiavel, Un chasseur de lions, Jour de souffrance et La beauté du monde. On n’a pas pris le temps de revenir sur les livres dont on avait parlé à la réunion de l’après-midi, déjà qu’avec ces huit livres, on s’est quitté vers 9h30… Fatigués ! Mais il fallait bien aller commencer la deuxième brique du Goncourt, celle de Blas de Roblès que Mme Garet semble avoir aimé par-dessus tout.
Caroline St-Pierre
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2 commentaires:
C'est dommage pour "la traversée du mozambique par temps calme", c'est tellement exceptionnel! Ma classe a adoré! ça change de la plupart des livres qui abordent des thèmes assez noirs.Celui-là fait enfin partir, rêver et rire mais aussi réfléchir sur la quête de l'argent et du pouvoir! Patrice Pluyette est un jeune hyper gentil et drôle, je l'ai rencontré hier à Lyon. L'avez-vous bien lu? je suis étonné!
Monsieur, je peux vous assurer avec certitude que nous avons tous lu avec le plus grand sérieux ce livre. Effectivement, l'humour absurde dont Monsieur Pluyette fait l'usage dans son roman était rafraîchissant en contraste avec les autres, aux thèmes plus noirs. Cependant, n'avez-vous pas constaté de très fortes ressemblances avec Candide et son El Dorado? Références que j'ai trouvées, pour ma part, mal assumées. Mon groupe et moi avons aussi trouvé que, bien que le livre soit intéressant, il a avait un bris dans la constance de l’humour dans la deuxième partie du livre. De plus, l’absurde prend tellement de place, qu’à un certain point, ça en est presque étouffant. Certes, ce livre faisait du bien après les autres, mais vous conviendrez qu’en matière de roman d’apprentissage, il s’est déjà fait mieux, et que ce livre à consommation rapide sera bien vite lu et oublié. Finalement, j’ai trouvé que ce livre était digne d’intérêt, sans aucun doute possible, mais ne faisait pas le poids face aux autres livres en lice.
Anne-Sophie
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