jeudi 5 février 2009

Lettre de Catherine Cusset

Chers lycéens, chères lycéennes,

Merci. Un grand, grand merci. Je ne saurais vous dire quel honneur vous me faites en élisant Un brillant avenir comme lauréat du XXIème Goncourt des Lycéens. Je ne m’y attendais pas du tout.

Nous venons de vivre, ensemble et séparément, pendant deux mois, une fantastique aventure. À la mi-septembre, parce que votre professeur de français s’était porté volontaire, vous vous êtes retrouvés avec quinze livres de la rentrée littéraire choisis par vos aînés, les jurés du Prix Goncourt. Vous avez dû, de ces quinze livres, en lire quatre, cinq, six ou davantage, pour en discuter ensuite avec vos camarades. Certains d’entre vous n’avaient encore jamais lu de romans. Beaucoup ignoraient tout de la littérature contemporaine, de la rentrée littéraire, des enjeux de la course aux prix, qui donnent à une maison d’édition une chance de survie et à un écrivain la liberté de vivre de sa plume. Au début, peut-être certains d’entre vous ont-ils été rebutés par l’ampleur de la tâche, la taille ou le sujet de certains livres à lire. Mais peu à peu vous vous êtes pris au jeu. Vous avez compris que vous aviez le pouvoir d’agir sur le réel, et vous avez découvert les rouages de la démocratie, le vote, le pouvoir de la rhétorique et la loi de la majorité.

De mon côté, vivant en Amérique depuis dix-huit ans, j’ignorais presque tout du Goncourt des Lycéens. Quand j’ai appris qu’il y aurait des rencontres avec les lycéens dans plusieurs régions de France, j’ai accepté de me prêter au jeu. Je dois avouer que j’ai d’abord été désarçonnée. Placée sur une estrade à côtés d’autres écrivains dont certains étaient accueillis par vous comme des stars, j’ai parfois eu l’impression de me retrouver dans une sorte de marché où il fallait vendre son livre comme une marchandise. Quand une main se levait dans la salle et que la question était inévitablement pour un autre écrivain, remontaient en moi de vieux complexes enfouis depuis les années de lycée: ceux de la fille qui voudrait tant être “sympa,” “cool”, et populaire, mais qui reste dans son coin et que ses camarades croient hautaine et méprisante parce qu’elle est timide et peu sûre d’elle. J’ai quarante-cinq ans, vous en avez entre quatorze et dix-huit. Le corps vieillit, mais vous verrez qu’on a toujours quinze ans dans son coeur. Face à vous, j’avais conscience de cela, du vieillissement du corps, car votre jeunesse nous renvoie en miroir notre âge.

Et pourtant, au cours de ces deux mois, moi aussi je me suis prise au jeu. J’ai apprécié de retrouver vos jeunes visages, d’entendre vos questions qui devenaient plus précises et subtiles à mesure que vous lisiez les livres, et de partager avec mes petits camarades une solidarité rarement donnée au romancier, car écrire est un métier solitaire. Même sans avoir aucune chance de remporter ce prix, j’étais heureuse d’avoir vécu avec vous une aventure qui me semblait symboliser l’exception culturelle française. J’avais l’impression que quelque chose d’important s’était passé.

Vous imaginez donc ma surprise, et ma joie, quand j’ai reçu l’appel de Rennes le 12 novembre. Que vous ayiez pu choisir un roman racontant sur un demi-siècle l’histoire d’une Roumaine émigrée aux États-Unis, et racontant en parallèle le rapport conflictuel, compliqué, entre cette belle-mère roumaine et sa belle-fille française, me paraît encore incroyable et me touche profondément. Certains d’entre vous m’ont interrogée sur la structure de ce livre. Comme j’ai répondu lors des rencontres, j’ai longtemps hésité . Je craignais de gâcher la belle histoire d’Elena et de Jacob en y mêlant une autre histoire, moins épique et plus psychologique. Finalement j’ai compris que je n’avais pas le choix car le sujet du livre, c’était le rapport entre le passé et le présent. entre le rêve d’avenir, et ce qu’était devenu ce rêve. Mon roman serait peut-être trop difficile à lire ainsi et ne rencontrerait aucun succès, mais tant pis: il n’y avait que sous cette forme qu’il était cohérent avec son projet.

Vous, les plus jeunes, me dites aujourd’hui: c’est justement cette forme que nous avons aimée. Vous n’avez pas été rebutés par l’apparente difficulté. Toucher votre public, je ne pouvais espérer de plus grand succès. Si j’écris, c’est avant tout parce que j’aime lire, parce que je ne peux envisager de journée où je ne retrouve le soir, au coucher, un roman qui sera mon compagnon d’endormissement. J’ai besoin d’un vrai compagnon: d’un roman où je me sente bien, dont “existent” les personnages—grâce à une écriture sans complaisance où chaque mot est nécessaire. Je désire écrire des livres que mes lecteurs aient envie de retrouver le soir. Quand vous me dites que mes personnages sont restés avec vous une fois le livre refermé, vous me redonnez espoir. Cela veut dire que nous sommes pareils, qu’il n’y a pas de fossé de génération entre nous. Moi qui crains tant d’être un dinosaure dans un monde où plus personne ne lit et où l’image l’emporte sur le mot, je peux donc voir en vous de petits dinosaures qui vont grandir et peupler le monde d’autres bébés dinosaures?

Je souhaite que cette aventure vous ait donné le goût de retrouver le soir un compagnon de mots, et que votre curiosité vous aiguille vers les immenses espaces de la littérature, où vous guidera votre instinct. Il est difficile de donner des conseils, car deux personnes n’aiment pas les mêmes livres, ce que vous avez compris en débattant dans vos classes pendant deux mois. Mais on ne peut s’empêcher de vous suggérer d’aller voir du côté des Russes, Tolstoï et Dostoïevski, d’Edith Wharton et de Salinger par delà l’Atlantique, de Balzac et de Flaubert par chez nous. Entre autres, entre très nombreux autres. Juste un commencement…

Avec toute mon amitié,
Catherine
catherinecusset@yahoo.com


Cettre lettre a été publiée sur le blog de la Fnac ici

mardi 2 décembre 2008

Le jeudi 13 novembre (la dernière journée, mais non la moindre)

Comme convenu la veille, aujourd’hui, ce sera le musée de l’histoire de Paris : le musée Carnavalet. Lever énergique, déjeuner nourrissant, regard vif, carte d’étudiant et plan de Paris au poing, nous comptons sur cette journée pour clore avec succès notre séjour dans la capitale française.

Suite à une agréable marche dans les rues et une traversée guillerette de l’Île-Saint-Louis, le musée Carnavalet nous salue et nous ouvre gratuitement ses portes. Ouvrons une parenthèse sur ce qu’en dit le petit Larousse illustré : « Carnavalet, musée historique de la Ville de Paris, au Marais. Il occupe l’ancien hôtel Carnavalet des XVIe et XVIIe siècle et d’autres bâtiments qui lui ont été adjoints. Les collections comprennent des reconstitutions d’intérieurs parisiens, des peintures, documents graphiques et objets. Important fonds de l’époque révolutionnaire; souvenirs de Mme de Sévigné, qui y habita. »

Après une telle description, il va sans dire que nous avions sous-estimé le musée en planifiant n’y consacrer que deux heures… En effet, c’est au pas de course (la crinière au vent pour certaines) que nous avons traversé près de 1000 ans d’histoire. Pourtant, notre incroyable mémoire-éponge, développée par plus d’une semaine à arpenter les musées, nous a permis d’en retenir des bribes.

Nous sommes maintenant à même de distinguer haut-relief, bas-relief et rond-de-bosse par exemple. Nous avons aussi parfaitement en tête la ville de Paris telle qu’elle se présentait au Moyen Âge et nous comprenons maintenant pourquoi les Français ont eu mille fois raison de se révolter contre l’opulence démesurée des monarques et des aristocrates au XVIIIe siècle. J’ajouterais même que c’est dans ce musée que j’ai appris à lire correctement les panneaux présentant les objets (et les peintures!) exposés.

Après l’exaltante visite, direction la rue du Bourg-Tibourg pour calmer nos estomacs affamés. En fait, plusieurs se sentent « faiblots » et votent pour une soupe à l’oignon. Après quelques grognements, un consensus se fait pour aller manger au Feriol, restaurant espagnol (!) présentant un menu pour tous les goûts et tous les appétits.

Fromage fondu et quelques croûtons plus tard, on se laisse pour l’après-midi. La plupart se dirigent vers les magasins pour leurs achats de dernière minute, d’autres vagabondent à la recherche de chocolat ou de crêpes, d’autres encore n’en n’ont pas eu assez avec le Carnavalet : il leur faut un autre musée. C’est mon cas, car j’aurais été très déçue de quitter Paris sans avoir vu le musée exposant les œuvres de Pablo Picasso. J’y passe donc une partie de l’après-midi avec ma mère qui est elle aussi à Paris pour un court laps de temps.

15h30 : il est l’heure de rentrer à l’hôtel pour ensuite repartir vers la FNAC. Nous devons y rencontrer personnellement Catherine Cusset. Monsieur Hottote et Mme Gariépy ne viennent pas, mais nous nous donnons rendez-vous à une bouche de métro qui, aux dires de Michel-André, est facilement reconnaissable. Soit, nous nous séparons donc. Arrivés à la FNAC, nous réalisons que Catherine Cusset ne nous sera pas présentée officiellement, contrairement à ce qui était prévu (légère déception pour certains). Nous attendons quand même avec impatience la conférence de presse qui nous la fera connaître.

Catherine Cusset nous apparaît comme quelqu’un d’enjoué, rigolo et plutôt sympathique. Se qualifiant elle-même de narcissique, elle nous surprend tous en avouant qu’elle avait d’abord écrit l’histoire de Marie (la belle-fille de du personnage principal d’Un brillant avenir), mais qu’on lui avait fortement conseillé de consacrer ses énergies sur Elena. « Dans le roman, c’est moi Marie, s’exclame Catherine Cusset, et ça a été extrêmement difficile de couper autant dans ma propre histoire ! »

Tendance verbo-motrice de l’auteure et séance de signatures obligent, nous quittons la FNAC avec beaucoup de retard au programme. C’est donc d’un pas militaire que nous courons vers le point de rendez-vous. Malheureusement, saint Hottote ne veillant pas sur nous ce soir, les dieux sont contre nous. Après moult pirouettes et contre–salto (« T’es sûre ? C’est par là ?), nous nous extirpons du métro et trouvons tant bien que mal notre chemin en direction de cette fameuse « porte Berger » qu’aucun Parisien ne connaît par son petit nom.

Évidemment, le retard d’une heure a été plus que suffisant pour que nous manquions le rendez-vous avec Michel-André et Chantal. Appel à l’hôtel, tour d’horizon dans les cafés du coin… Ils finissent par apparaître (un peu bleus) et nous amènent au restaurant l’Entrecôte. Personne n’ose revenir sur le léger incident du retard, et c’est tant mieux comme ça : qui voudrait être responsable de tensions lors de notre dernière soirée ?

À l’entrée du restaurant, le garçon nous propose d’aller au sous-sol, pour profiter de plus d’espace. J’entends encore Meggie : « Un autre sous-sol ? Jamais deux sans trois, moi, je ne le trust pas ! ». Aussitôt attablé, chacun commande son repas. C’est à cause de l’entrée d’Anne-Sophie et de celle de maman Joanne (qui nous a accompagnés du musée Picasso jusqu’ici) que des doutes commencent à planer. En effet, elles réagissent bizarrement à la coriace vinaigrette qui inonde leur salade fanée : picotement et enflure des lèvres... La soupe de poisson déçoit, mais sans plus, nous attendons avec impatience les plats. Enfin, les assiettes principales. Quelle tristesse de voir arriver le saumon béarnaise accompagné d’une sauce figée, gélatineuse type Knorr, et de frites à moitié cuites ! Quelle frustration de devoir renvoyer quatre assiettes parce que leur contenu est froid ! Non, décidément, le restaurant l’Entrecôte n’aura pas d’étoile Michelin, pas la moindre petite fourchette dans le moindre petit guide...

Terminant nos plats, discutant de la médiocrité du restaurant, je tourne innocemment mon regard vers l’assiette de ma mère et aperçoit, ô surprise, la jolie tête d’une ravissante chenille (?) verte qui termine courageusement l’ascension du restant de saumon. Les cris de panique de Florence et la colère de Mme Garet suffisent à attirer l’attention sur notre groupe. Le sympathique gérant, après toutes nos plaintes, consent à venir nous voir à notre table, mais sans jamais admettre la pertinence de nos commentaires. Il fera tout de même cadeau de son repas à ma mère et le groupe payera onze repas sur douze.

Tout de même, quelle rigolade ! Nous avons ri jusqu’à nous en faire exploser la rate ce soir-là ! Le retour à l’hôtel se fait rapidement, demain nous devons nous lever tôt. Rêverons-nous de limaces géantes prenant d’assaut les murs de Paris ?

Le vendredi 14 novembre 2008 : départ pour Montréal

Lever à l’aube pour tous : le départ de l’hôtel s’effectuera à 6h30 précises. Les yeux petits comme des raisins sec (!), nous grignotons pour la dernière fois les pains briochés et les croissants de l’hôtel le Clément.

Avec une pointe de nostalgie, nous chargeons les bagages dans l’autobus à l’heure dite et partons vers l’aéroport Charles-de-Gaulle. Adieu Paris ! ou plutôt : À la prochaine ! quartier Saint-Germain, butte Montmartre, Île-Saint-Louis et j’en passe! Même le « périph » nous semble, à ce point-ci du voyage, d’une beauté particulière.

À l’aéroport, à la pesée des bagages, chacun attend avec anxiété le verdict : ma valise est-elle ou n’est-elle pas trop lourde ? Tout le monde y va de ses spéculations et Gregory est déclaré grand gagnant : son bagage est définitivement le moins lourd.

L’avion décollant avec une heure de retard sur l’horaire, nous nous occupons comme nous pouvons, qui au magasin hors-taxes, qui en replongeant dans ses études scolaires, qui en dormant. L’appel des voyageurs finit par se faire entendre et nous embrassons du regard une dernière fois le sol qui nous a accueillis ces derniers dix jours.

Nous avons donc quitté la France la tête pleine de culture, le cœur rempli de souvenirs (et les valises combles de chocolat !) avec l’espoir d’y revenir bientôt.

Anabel Cossette-Civitella
Le mercredi 12 novembre 2008

Première (et seule) grasse matinée du voyage ! Tout le monde en a profité sauf Anne-Sophie et Mme Garet qui devaient se rendre aux délibérations nationales du prix Goncourt des Lycéens. Une matinée sans gros évènements, sauf une entrevue avec Maxence Bilodeau pour un reportage qui allait faire la joie des familles restées au Québec.

Pendant ce temps, Anne-Sophie Voyer délibère et Mme Garet revient à l’hôtel.

Vers 11h30, tout le monde se dirige vers La Chope, où sera annoncé le roman lauréat du prix Goncourt des Lycéens. L’annonce se fait attendre alors que tout le monde se tait et regarde la télévision chaque fois que le Goncourt est mentionné, seulement pour comprendre qu’il faut attendre encore une demi-heure. Les lois du direct obligent : en effet, la nouvelle est diffusée sur le réseau national français !

Impatience.

Finalement, ça y est : on parle du prix. Une clameur monte de notre table alors que l’on apprend qu’Anne-Sophie a été élue présidente du jury. Elle annonce que le roman Un brillant avenir de Catherine Cusset a remporté le prix Goncourt des Lycéens 2008. Puis elle descend donner des interviews. Et d’autres interviews. Et encore plus d’interviews. La nouvelle star nationale du Québec finit par se libérer, et nous nous dirigeons d’un pas guilleret vers l’Hôtel de Ville. Puis nous le faisons une deuxième fois pour Mr Bilodeau qui veut d’autres images pour son reportage.

Tout le monde s’entasse dans la salle de réception (c’est beau), des gens parlent (c’est long), Anne-Sophie parle aussi (nous sommes heureux). Après le petit buffet, Anne-Sophie et Mme Garet repartent par train de presse pendant que le reste du groupe visite une exposition sur le roi Arthur. C’est décevant et un peu infantile.

Point fort de la visite : huit jeunes adultes assis en demi-cercle devant une télévision qui écoutent religieusement des extraits de Monty Python and the Holy Grail. Tout le monde garde en tête de louer le film au retour.

On mange sur le pouce (tout est fermé ! Pourquoi tout est fermé ? Parce que l’heure du repas est passée, tout simplement !) et on prend le TGV pour retourner à Paris. On est fatigués et la plupart des gens dorment.

Au retour, on félicite encore une fois Anne-Sophie et elle nous raconte comment elle est devenue une grande amie de la fille de Catherine Cusset pendant la réception chez Gallimard à laquelle elle a assisté avec Mme Garet. On est épuisés, on mange (Janie s’extasie encore sur un dessert) et on va se coucher.

Gregory Sternthal-Ouimet
Le mardi 11 novembre 2008

Ce matin, on va dire bonjour au quartier Montmartre, dans le 18e arrondissement. Sortie, station des Abbesses; on chante Aznavour en grimpant les nombreuses marches menant au sommet de la butte. Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, Montmartre en ce temps-là accrochait ses lilas... Là-haut nous attendent la basilique du Sacré-Cœur et une superbe vue sur Paris.

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il y a de la vie à Montmartre ! Il y a un monde fou en cette matinée ensoleillée, ce qui encourage le violoniste de rue à pousser ses chansons populaires. Belle, c’est un nom qu’on dirait inventé pour elle. « Anabel, emprunte-lui son instrument et fais-nous un numéro ! »

Après avoir visité le Sacré-Cœur, on entame une promenade aux alentours. À gauche, le café de la Bohème : On était jeunes, on était fous. À droite, des reproductions d’affiches anciennes : Joséphine Baker et sa jupe de bananes. Nous voilà place du Tertre, où les nombreux peintres et caricaturistes ont de charmantes (et réalistes !) tactiques d’approche : « Je te dessine sans tes boutons pour 15 euros ! » Plus loin, le musée Salvador Dali, mais pas le temps de s’y attarder aujourd’hui. On s’arrête quelques minutes devant le curieux Bateau-Lavoir (un étage rue Ravignan, trois rue Garreau…) avant jeter un coup d’œil à la fontaine Wallace. Notre promenade continue : à gauche, une chanteuse des rues nous interprète du Jacques Dutronc : Il est cinq heures, Paris s’éveille. À droite, le fameux café des Deux-Moulins. Aujourd’hui, Amélie vous propose sa soupe de marrons pour 9,90 euros. Arrivés à Pigalle, on est déçu devant le célébrissime Moulin-Rouge et son environnement…pittoresque ! Il n’y a plus grand chose à voir ici, hop, on s’engouffre dans le métro.

Au menu ce midi, jambon-beurre et café-crème à l’étage du café de la Mairie, place St-Sulpice. Retour à l’hôtel où l’on s’empare des mini-bagages en prévision de notre nuit à Rennes. Arrivés à la gare, on composte les billets, avant de s’installer dans la voiture 9 du TGV 08029, Rennes sans arrêt : « Merci de voyager avec la SNCF ». Il faut compter deux heures de trajet pendant lesquelles on lit le Canard enchaîné si on ne dort pas. On étudie ou on regarde le paysage défiler derrière la fenêtre, en écoutant de la musique. Anne-Sophie doit être un peu plus nerveuse que nous qui profitons pleinement de ce moment de répit : demain matin, elle sera sur la sellette.

À peine le temps de fermer les paupières et l’on se retrouve en Bretagne. Le temps pluvieux nous fiche le cafard, et c’est d’un pas lourd que nous nous rendons à l’hôtel Anne–de-Bretagne. Qu’il est revigorant de prendre une bonne douche chaude ! Nous voilà pomponnées, prêtes à rencontrer les délégués français. Au cinq à sept prévu à l’hôtel de Nemours, le caviar de lump et le kir royal nous redonnent des forces. C’est la course aux tomates-cerises dans le bol de hors-d’œuvre. On est en manque de légumes !!!

Le groupe migre vers un restaurant à proximité, le repas du soir a lieu chez nul autre que Léon le Cochon! Ça nous fait bien rire ! On rencontre Maxence Bilodeau, sympathique journaliste montréalais, travaillant en France pour la télévision de Radio-Canada. Il partage généreusement avec nous son expérience de journaliste en poste en France. Ça fait chaud au cœur d’entendre du québécois; on a une petite pensée pour notre chez nous !

Florence Paquin-Mallette

La journée d'Anabel

Le lundi 10 novembre

J’épargnerai au lecteur éventuel les détails de cette matinée blême. En effet, MOI, en bonne élève studieuse, JE suis restée à l’hôtel pour étudier, pensant que les autres allaient visiter Versailles. C’est ainsi que, s’écoulant au gré des systèmes d’interférence de Young et des variables aléatoires conjointes, les minutes se sont transformées en heure et j’ai vu la fin de cette MERVEILLEUSE journée en m’endormant la face dans mon Kokis.

Surprise! Marianne et les autres reviennent en m’avouant qu’ils ont visité MON musée puisque Versailles était fermé et que, décidément, j’avais manqué quelque chose. Quelle joie ! Je me dirige donc, plus ou moins guillerette, vers le restaurant désigné par maître queux Hottote avec le reste de la meute.

Nous apprécions un souper dans l’intimité et la tranquillité (« GASPAAAAAAARD, deux sans résa, DEUX !!!») et partageons une bonne petite bouteille de vin… question de faire passer le morceau de la journée manquée. Mais que dis-je, journée manquée, mais pas du tout, car elle ne fait que commencer!

Vers 21h00, nous sommes attendus au Saint-Jean pour prendre un verre avec Julien-celui-qui-est-le-neveu-et-pas-l’autre-qui-ne-l’est-pas et profiter d’un spectacle de jazz manouche. Accoudés au bar, sirotant un pastis à la mode parisienne, nous nous sentons soudainement en vacances. Avec une subtilité exceptionnelle, toutefois, un jeune homme (ô combien sexy) trouble ma quiétude en renversant la totalité de sa bière sur mon bras innocent… et en profite pour entamer la conversation (qu’il a savante, d’ailleurs).

Dernière étape de la soirée, et non la moindre, l’appartement de Julien et Julien où nous rencontrons des jeunes « vraiment sympa, alors du coup, ce sont des oufs! ». L’atmosphère emboucanée ne nous trouble plus autant, l’accent ne nous déstabilise plus aussi fortement : après plusieurs soirs de veille, nous sommes des vrais de vrais! Cette nuit-là sera la plus longue toutefois. Retour au bercail : 5h00 du matin.
Le lundi 10 novembre 2008

Lundi matin, le téléphone sonne, le reveil fait de même trois secondes plus tard. Il est 7h30 et la journée débute. Anne-Sophie me demande si je vais suivre le groupe à Versailles, je ne le sais pas encore… Après dix minutes de réflexions, je me dis que je ferais mieux de suivre le groupe, même si personnellement, je ne tiens pas tant que ça à y aller : je ne veux pas rester seule. Tout le groupe est vraiment enthousiaste, nous allons voir le château de Versailles.

À peine avons-nous quitté l’hôtel, que Claude, l’adorable sœur de Mme Garet, sort en courant, en pyjama. Elle ne veut pas nous quitter sans nous dire au revoir. Elle rentre à La Rochelle ce soir et elle passera la journée avec Mme Garet. Nous la remercions de sa présence et lui disons d’aller à l’intérieur, il fait froid et elle n’a pas de manteau.

C’est aussi la fête d’Anabel, elle décide de rester à l’hôtel pour étudier et voir sa mère au courant de la journée. Nous allons nous retrouver avant le souper. Nous lui souhaitons une bonne journée d’anniversaire.

Tout le monde part en direction du métro pour se rendre en RER au château. Et j’oubliais ! les Français font le pont, car mardi est férié. Cela veut dire que beaucoup de commerces sont fermés (ce que nous oublierons un peu plus tard). Nous arrivons au comptoir où on se procure les billets, vingt minutes plus tard, M. Hottote demande onze billets en direction du château de Versailles. Le jeune homme très aimable (nous étions tombés sur une bonne étoile, le guide, notre inénarrable guide de l’OFQJ n’était plus avec nous) nous annonce que le château est fermé pour la journée; en fait, il est fermé tous les lundis. M. Hottote est très content que le garçon nous ait avertis et que nous n’ayons pas eu à faire le voyage pour rien. Le reste du groupe est vraiment déçu, car Versailles, c’était aujourd’hui ou jamais, moi je me sens un peu coupable parce que je ne suis pas très triste, et même plutôt soulagée... Nous avons donc d’autres décisions à prendre; qu’allons-nous faire ?

Première étape : rappeler à l’hôtel dans le but d’avertir Victor (le copain de Julien) que nous allons à Beaubourg aujourd’hui et non jeudi comme prévu, mais comme à Paris la majorité des téléphones publics ne fonctionnent qu’avec une carte d’appels, nous ne réussissons pas à utilier la cabine. Plusieurs mentionnent qu’Anabel voulait voir précisément cette expo-là; la réponse tombe : « Elle a décidé de ne pas suivre, c’était sa décision ».

Encore vingt minutes (toujours vingt minutes !) et nous y sommes. Juste avant d’arriver, nous passons devant une boutique très sympa. Plusieurs y font des achats : cadre d’Audrey Hepburn pour Alexandra, tasse Barbapapa pour Anne-Sophie, cartes postales en quantité industrielle pour Caroline et moi.

Cependant rien ne semble vouloir fonctionner aujourd’hui : le centre Georges-Pompidou n’ouvre que dans cinquante minutes. On convient d’un point de rencontre au pied de la sculpture préférée de Chantal : un immense pot de fleurs, sans fleurs. Le groupe se sépare, je pars avec un sous-groupe magasiner. Premier arrêt Miss Coquine, boutique de vêtements, accessoires et souliers. Ici encore des achats. Le sous-groupe se subdivise encore, Anne-Sophie, Caroline et moi partons vers une autre destination shopping. Que c’est agréable de magasiner ensemble !
De retour au point de rencontre, carte d’étudiant en arts à la main, nous rentrons assez facilement. Nous déposons sacs et manteaux au vestiaire et la visite commence.

Les Futuristes : une exposition basée sur le Manifeste du Futurisme de Filippo Tommaso Marinetti .Michel-André explique certains tableaux. L’expo est vraiment réussie. Certains adorent, d’autres moins. Nous avons visité deux expositions sur l’art moderne en deux jours et certains n’aiment vraiment pas.

Après la visite d’une première partie du centre Pompidou, nous allons manger. La température n’est pas très clémente, mais nous trouvons un sympathique casse-croûte. Sandwiches et crêpes au Nutella pour dessert combleront notre petit creux jusqu’à l’heure du souper.
Le groupe se sépare à la fin du repas : Chantal retourne au Louvre, d’autres au centre Pompidou et d’autre décident de faire autre chose. Temps interminable pour déposer nos manteaux, séparément cette fois, car chacun a des projets différents pour l’après-midi libre. Nous visitons alors l’exposition permanente, qui n’est pas à la portée de tout-un-chacun : elle est très moderne et pas toujours facilement accessible.

Ensuite, Janie, Alexandra et moi nous dirigeons vers la rue Mouffetard. Cette fois c’est plutôt deux fois vingt minutes qu’il nous faut pour arriver à destination, même à un rythme de marche très rapide. DÉCEPTION : presque tout est fermé le lundi en France, même à Paris. (Nous l’avions oublié). Tout de même nous profitons des quelques boutiques ouvertes. Janie était tombé en amour avec des pantalons style jupe, donc un essayage s’impose… Résultat : la jupe-culotte est trop petite. Deuxième arrêt pour l’essayage d’une tunique avec des chats pour moi, l’essayage s’impose encore… Résultat : j’ai l’air d’une tapisserie, d’une nappe ou d’un rideau, ça ne me va vraiment pas bien. Encore une déception.

Il est temps de retourner à l’hôtel, mais comme aucune ne possède un sens de l’orientation très développé, nous faisons un arrêt obligatoire dans une librairie, un jeune homme très sympathique nous expliquera le chemin plusieurs fois avant de comprendre que nous avons besoin d’un plan !

Direction Le Clément, vingt minutes, forcément. Brève préparation dans la chambre avant de repartir souper. Entre temps, Anne-Sophie apprend qu’elle aura une entrevuee téléphonique avec une journaliste de radio-Canada; le stress augmente, mais elle excellera comme toujours.

Direction La Taverne, qui est à dix minutes (oui, dix !) de notre hôtel. Petit resto aimable, cependant quelques-uns ont le vent dans le dos : quand on ouvre la porte, ils sont en plein courant d’air. La nourriture est très bonne. Je me risque à manger un tartare de bœuf; surprise du goût, j’adore, mais je suis incapable d’en manger plus de la moitié : c’est beaucoup trop copieux. Les desserts sont aussi réussis, Janie est encore et toujours en extase, son retour au Québec sera peut-être difficile…

La plus grande partie du groupe se dirige ensuite vers un bar, où un groupe de jazz manouche se produit, pour retrouver Julien. Nous faisons aussi la rencontre de quatre très beaux garçons dont l’un échappe VOLONTAIREMENT son verre de bière sur Anabel ! C’est vraiment drôle. Nous voudrions bien rester, mais nous sommes attendues à l’appartement des Juliens pour souligner l’anniversaire d’Anabel. Soirée vraiment super. C’est agréable d’avoir la chance de parler avec les gens de l’appart (où tout le monde est le bienvenu).

Une heure du matin, c’est l’heure de faire dodo, la nuit sera courte et, c’est le départ pour Rennes demain après-midi.

Meggie-Laurence Vincent
Le dimanche 9 novembre 2008

Dimanche matin, je me réveille avant le radio-réveil et l’appel téléphonique du « gentil » réceptionniste. Et que je suis contente! Je passe ma tête dans notre porte-fenêtre, à la fois pour faire lever Meggie (enfouie sous toutes les couvertures qu’il y avait dans notre penderie), mais aussi pour regarder le temps qu’il fait, et oh ! surprise ! le soleil brille ! « Meggie, il fait beau ! » « Pour vrai ?!?! » Oui, pour vrai. Pas un lever très difficile, donc. C’est avec le sourire fendu jusqu’aux oreilles que nous descendons « petit-déjeuner ». Tout le monde est prêt ? On part ! Marche légère – vingt minutes à peine – (hi hi ! cette fois, c’est vrai !) jusqu’au jardin du Luxembourg.

Alors, la bouche pleine de « oh ! » et de « ah ! » ou de toute autre onomatopée qui semble s’appliquer à l’appréciation béate, on commence la visite des jardins. Que c’est beau ! Madame Garet nous présente toutes les espèces de fleurs qui sont, oui, encore en pleine floraison. Nous marchons jusqu’au petit étang au centre, où font halte quelques canards délurés qui osent s’approcher des heureux promeneurs qui ont apporté du pain dans l’espoir d’attraper un bout de baguette. Caroline et Anabel, qui sont tellement subjuguées par la beauté de l’endroit, partent dans une joyeuse course vers nulle part, et reviennent, le rouge aux joues et le sourire aux lèvres. Claude nous bombarde de quelques flashes qui feront des clichés superbes. On voit la maquette de la statue de la liberté, les statues des reines, et on s’extasie devant tout ce que l’on voit. Une petite marche santé dans le parc, et on met le cap sur le musée du Luxembourg pour l’exposition de Miro à Warhol.

Je suis bouche bée. Le futurisme, quand tu ne comprends rien, c’est moche, mais quand Michel-André vient t’éclairer de sa lanterne érudite, toute la beauté des œuvres s’offre à toi. Des peintures magnifiques, des sculptures étranges et… bruyantes, une exposition fantastique! Mon coup de cœur? Les Ten-Foot Flowers de Warhol ! En tapisser les quatre murs de ma chambre au retour !

On sort du musée, un peu à contre cœur pour certaines, qui auraient bien voulu continuer leur magasinage dans la superbe boutique. Et on marche, encore et toujours, cette fois vers le Panthéon. Une fois sur place, on se questionne sur le pendule géant qui prouve la rotation de la terre – oui, c’est bien le pendule de Foucault, éponyme du roman d’Umberto Eco –, on plonge dans les sous-sols pour trouver les tombes des Grands de ce monde : en France, les écrivains en font partie. On salue Voltaire, Hugo, Dumas et quelques autres, et on remonte rejoindre Madame Garet et Madame Gariépy, qui, momentanément éclopées toutes les deux, ont évité les quatre-vingt-quinze marches vers la crypte et les tombeaux. Choix judicieux.

Une fois sortis du Panthéon, on marche (quelle surprise, vous allez dire !) vers la rue Mouffetard, et on recommence avec nos « oh! » et nos « ah! » ahuris. Une vraie fourmilière !!! Des boutiques, un marché des deux côtés de cette petite rue sympathique et très pentue. Une fois en bas, imaginez notre surprise quand on surprend un bal en plein air. En bons touristes que nous sommes, on rit et on chante en chœur et à pleins poumons avec les musiciens, les danseurs et les spectateurs, photos à l’appui. « Eh, tout le monde, est-ce que ça vous dit, un pique-nique ? » Réponse unanime en faveur du pique-nique ! Alors, bravant le froid et les pigeons voraces, nous dégustons des baguettes chaudes, avec des fromages et du saucisson. C’est vraiment très bon.

Ensuite, le groupe se scinde. Madame Gariépy et Claude nous quittent, et les onze derniers aventuriers partent vers le château de Vincennes. Et encore des « oh! » et des « ah! » époustouflés par toute la majesté de ce château-fort. On monte les six étages du donjon qui vient d’être rouvert au public, puis, du chemin de ronde, on fait des grands signes à ceux qui sont restés en bas, on rit comme des gamins qu’on amène au parc pour la première fois de l’année, après le dégel. Est-ce que la fatigue commence à frapper ? Je crois bien que oui. Un petit tour de métro et hop, à l’hôtel pour se changer pour le dîner. Grand questionnement, comme c’est toujours le cas lorsqu’on nous offre un choix. Où irons-nous ? Voilà les choix : fruits de mer, pâtes ou brasserie. Florence tente de régler le problème : « Y’a des pâtes aux fruits de mer dans les brasseries ! ». Pour mettre tout le monde d’accord, on vote ! On se retrouve dans une des plus belles brasseries parisiennes, sur le boulevard St-Germain : le Vagenende, un magnifique restaurent Art-Déco plein de miroirs (http://www.vagenende.fr/p2.html). Un service à l’ancienne, pas à l’assiette, mais au plat, par un serveur qui se paie gentiment notre tête. Qu’importe : c’est délicieux ! Je manque par trois fois de m’endormir dans mon verre d’eau, je suis crevée, mais pas assez pour passer à côté du dessert, ni de la réaction de Janie.

Petite pointe de nostalgie, c’est une autre superbe journée qui se termine, et la dernière avec Claude, qui a su rendre notre séjour parisien d’autant plus agréable le temps qu’elle était là, merci!

Anne-Sophie Voyer
Le samedi 8 novembre 2008

Wow! En ce samedi matin, le soleil nous fait le plaisir d’être au rendez-vous ! On commence donc la journée du bon pied ! Parlant de pieds... Aujourd’hui, ils nous seront encore très utiles pour parcourir la ville, puisque le programme de la journée se déroule en grande partie sur l’Île-de-la-Cité, qui se situe à vingt petites minutes de marche (oui, oui !) de notre hôtel.

Guidés par Michel-André, nous nous rendons place Dauphine, qui a été construite sous Henri IV en l’honneur du dauphin, le futur Louis XIII. Nous en apprenons davantage sur l’histoire de cette place publique, sacrée patrimoine historique, et qui doit, pour cette raison, conserver intacts les deux seuls pavillons originaux qui subsistent sur les trente-deux qui avaient alors été construits.

Nous traversons ensuite le marché des fleurs qui, depuis 1808, année de sa création, a conservé tout son cachet. L’endroit est magnifique, et c’est avec un plaisir enfantin que nous nous promenons entre les allées, humant l’arôme des fleurs et appréciant la belle journée. Demain, le marché aux fleurs deviendra le marché aux oiseaux, comme chaque dimanche !
Prochain arrêt ? La Sainte-Chapelle ! Édifiée par le roi Louis IX (saint Louis) au XIIIe siècle, elle était destinée à accueillir la Couronne d’épines de la Passion du Christ. Bel exemple de l’architecture gothique rayonnante, la Sainte-Chapelle est somme toute très impressionnante dans son ensemble, mais c’est au deuxième étage que l’on apprécie véritablement le chef-d’œuvre. En effet, l’étage de la Sainte-Chapelle, autrefois réservé aux offices religieux pour la famille royale et les grands officiers, est à couper le souffle. Le plafond semble immensément haut, et les vitraux des quinze verrières se substituent à la pierre. Grâce au soleil qui brille en cette magnifique matinée, nous sommes à même de profiter de ces vitraux dans toute leur splendeur. J’apprécie tout particulièrement les jeux de lumière et les couleurs, c’est « divin » !

Pour la première fois de la journée, nous traversons la Seine, ce grand fleuve..., pour nous rendre sur l’Île-de-la-Cité où nous avons la chance d’observer pour la première fois, pour la majorité d’entre nous, la façade de Notre-Dame-de-Paris. J’avais déjà visité la cathédrale au cours d’un voyage précédent, mais la façade était alors en cours de ravalement, et je suis donc enchantée de pouvoir l’observer à ma guise sous le soleil. Après avoir amplement profité de la vue, nous pénétrons dans l’église et nous la visitons à notre gré. Le gigantisme et la beauté de la cathédrale ne peuvent laisser personne indifférent, et je tente de mémoriser les moindres détails. L’exercice requiert plus de concentration et de temps que ne le permet la visite en groupe, et je quitte donc Notre-Dame avant d’avoir pu compléter la tâche. Dommage ! Ce sera pour une prochaine fois... Je suis désormais obligée de revenir à Paris !

Aux bruits bizarres de nos estomacs, je crois que l’heure de casser la croûte est arrivée ! C’est aussi l’heure de retrouver Mme Garet, Claude (sa sœur) et Alexandra, qui sont restées à l’hôtel pour attendre le médecin. Alexandra, souffrant d’un mal de gorge et toussant depuis son arrivée dans la capitale française, a dû être soignée. Le lieu du rendez-vous me plaît énormément, le nom ne pouvant pas faire autrement que de me faire sourire. En effet, l’endroit où nous mangerons se trouve rue du Bourg-Tibourg, et ça me fait rire, sans que je ne sache trop pourquoi.

Après maintes délibérations sur le restaurant qui aurait l’honneur de nous accueillir pour le lunch, nous fixons notre choix sur un coquet petit salon de thé-boulangerie. Le deuxième étage me plaît vraiment, avec sa carpette rose et ses fauteuils dans les mêmes teintes. Le groupe se sépare pour occuper de petites tables, et nous nous sustentons grâce à des sandwichs et des foccacias. Sans que ce soit de la gastronomie, j’apprécie beaucoup ce dîner pour l’ambiance très Sex and the City de la place.

Pour terminer le dîner sur une note sucrée, plusieurs se rendent dans une chocolaterie pas très loin. Le chocolat est délicieux et réchauffe nos cœurs et nos corps, qui ne disent pas non à un petit remontant, car si la journée est ensoleillée, elle est aussi très froide, le vent qui souffle n’aidant pas au bien-être.

Le sourire aux lèvres et les dents pleines de chocolat, nous nous rendons place des Vosges, anciennement place Royale, construite au tout début du XVIIe siècle. C’est de toute beauté, et j’ai un faible pour les fontaines situées aux quatre coins de la place. Le groupe se sépare, et sous les arcades, nous sommes plusieurs à apprécier du spectacle d’un orchestre classique. Emportées par la musique, nous profitons de ce moment magique, observant le décor pittoresque. Tous nos sens sont sollicités en cet instant, et je ressens un profond contentement. Quel moment de grâce!
J’adore ma journée jusqu’à présent, et après cet intermède musical, je suis encore plus excitée. La prochaine activité, soit la visite de la maison Victor-Hugo, est au choix. Plusieurs « decquistes » songent à reprendre le chemin de l’hôtel pour aller étudier un peu, car bien qu’il soit difficile de le croire, le monde ne s’est pas arrêté de tourner aux frontières de Paris, et la vie poursuit son cours.

Pour moi, il est hors de question en cet instant de songer aux études, et je tiens à profiter de mon après-midi au maximum. Le musée de Victor-Hugo m’intéresse tout particulièrement, et l’exposition en cours, sur Les Misérables, encore plus. Cette œuvre a complètement changé ma vision de la littérature et de la vie, et c’est donc un pur bonheur pour moi que de la redécouvrir grâce à l’exposition. On découvre à l’intérieur du musée le processus de création de l’auteur dans la collection permanente, et on revit littéralement, grâce à l’exposition, les thèmes de l’œuvre. C’est encore une fois un moment magique, et tant d’émotions me font monter les larmes aux yeux. Je quitte donc la maison de Victor Hugo fort émue, encore un peu ébranlée d’avoir ressenti dans un si court laps de temps plusieurs des sentiments que m’avait fait vivre le roman génial que sont Les Misérables.

Je sors du musée épuisée, sans savoir si c’est le fait du décalage horaire ou de l’exposition. Vidée, je n’ai pas envie de faire de lèche-vitrines et décide donc de rentrer seule à l’hôtel, afin de pouvoir m’y rendre à mon rythme de marche, habituellement très rapide. En marchant à cette cadence vers l’hôtel, je profite de ce premier instant de solitude depuis le début du voyage. J’adore me promener seule, car je peux ainsi enregistrer les détails de ma promenade sans être distraite par une conversation. Tous mes sens sont dès lors en éveil, et je me trouve dans un état second de pur bonheur. C’est dans cet état que je reprends le chemin de l’hôtel, heureuse à l’idée que je suis seule dans Paris mais aussi enchantée de bientôt retrouver mon lit.

Ce n’est cependant pas ce qui arriva... En effet, emportée par ma cadence soutenue, je me réveille peu à peu, et je ne peux m’empêcher de faire un peu de lèche-vitrines, ou tout simplement de poursuivre ma promenade. Impossible pour moi de songer à rentrer à l’hôtel alors que je suis à Paris, un samedi après-midi ! Je dormirai de retour à la maison... Je veux vivre le rythme de la vie, découvrir le pas des Parisiens, me laisser emporter par la foule ! Mes pas me guident vers la rue de Rivoli, qui devient vite ma préférée ! Sans entrer dans les magasins, je mémorise leur nom, admire la présentation des vitrines, observe les concepts des boutiques. Je m’imprègne des tendances et de l’ambiance, et je profite de chaque instant.

J’ai un coup de cœur pour la ville, et j’adore me perdre dans les petites rues au cachet pittoresque. En regardant l’heure, je réalise que je dois malheureusement rentrer, et je traverse la Seine pour rejoindre la rive gauche alors que le soleil est déjà couché. À reculons, je rentre à l’hôtel, choisissant le chemin le plus long afin de vivre encore l’extase de la promenade du samedi.

De retour au Clément, je m’effondre sur mon lit, plus que satisfaite de mon après-midi que je résume à Anabel, avec qui je partage une chambre. Je fais une courte sieste de quinze minutes avant de redescendre rejoindre le groupe. Ensemble, nous nous dirigeons vers le restaurant italien qui nous reçoit ce soir, nous racontant nos péripéties de la journée.

Après toute la délicieuse cuisine française, je trouve la cuisine italienne rafraîchissante. Je crois que tout le monde apprécie beaucoup, d’autant que nous sommes tombés sur un restaurant de grande qualité; la cuisine est délicieuse, et le serveur assez comique. À l’heure du dessert, le tiramisu fait jaser. Anabel, après mûre réflexion (les desserts étaient déjà servis quand, après avoir goûté au tiramisu, elle en commande un elle aussi !), fait part de son choix au serveur, qui lui amène un gâteau décoré d’un cœur, l’assaut final d’une joute de séduction qui a commencé au début du repas. Toute la table éclate de rire, et c’est le cœur léger et le ventre bien rempli que l’on quitte le restaurant.

C’est samedi soir, ne l’oublions pas. Après avoir laissé les professeurs à l’hôtel, nous (les étudiants) acceptons l’invitation du neveu de Mme Garet qui nous avait gentiment conviés à une soirée entre amis. Nous suivons Victor, un ami de Julien qui nous avait rejoints au restaurant, et c’est avec plaisir que nous découvrons un appartement parisien, qui m’impressionne encore par son architecture étonnante (hauteur des plafonds, taille des fenêtres, moulures, etc.) et qui aurait une valeur historique selon les standards américains. Cette superbe journée se termine donc en beauté chez Julien et ses colocataires, et nous rentrons à l’hôtel au petit matin; pour ma part, je suis comblée par cette magnifique journée que je n’oublierai pas de sitôt.

Marianne Deschênes
Le vendredi 7 novembre 2008

Le vendredi le 7 novembre est, selon moi, la journée touristique la plus productive. Pour ma part, je la commence très tôt. Je chausse mes « baskets » et explore, au pas de course, Paris, alors que la ville peine à se réveiller. J’ai l’intention d’aller voir la tour Eiffel au lever du soleil, mais, incapable de me rendre (voir Choc! Tous les chemins mènent à Rome), j’abandonne et décide de suivre d’autres coureurs. Impossible ! Ils m’emmènent courir dans les jardins du Luxembourg ! J’ai déjà fait ma journée.

De retour à l’hôtel, je croise Anne-Sophie, toute nerveuse parce qu’elle se rend aux délibérations parisiennes, mais aussi parce que son réveil n’a pas sonné (Meggie a « meggilisé » l’hôtel la veille). Après quelques mots d’encouragements, je vais réveiller Florence. Je m’empresse de prendre ma douche, à tel point que, quand je sors de la salle de bain, Florence a seulement enfilé ses chaussettes et elle me regarde avec un air « où-tu-prends-ton-énergie-à-cette-heure-matinale ? » « C’est une belle journée, n’est-ce pas? » Il pleut…

En fait, le programme de la journée m’enthousiasme. D’abord, pendant qu’Anne-Sophie nous représente dans les locaux de la FNAC, le reste du groupe visite le musée de Cluny (Clooney pour les intimes), un musée médiéval de petite envergure qui a de quoi plaire grandement. Avant d’entrer, on passe devant le jardin réservé aux simples, où toutes les plantes médicinales sont méticuleusement nommées. Je gagnerais à m’en inspirer. À l’intérieur du bâtiment, on s’exclame devant les collections de tapisseries, de sculptures, de vitraux, d’enluminures et d’orfèvreries : « Dans ce temps là, les gens avaient le souci du détail. Aujourd’hui, on recherche l’efficacité. Ce n’était pas mieux à l’époque, c’était comme ça. »

Saturés d’information, quoi de mieux qu’une bonne petite marche ? On n’a pas le choix, on a rendez-vous à la FNAC pour le buffet et pour retrouver notre déléguée. On prend le métro pour les Champs-Élysées, on descend à la station Charles-de-Gaulle-Étoile, on monte les escaliers vers l’extérieur et… « No way ?! Comment ont-ils pu… ? » Chapeau à Napoléon !

Dans le salon de la FNAC, on est anxieux. On oublie qu’on vient de passer à côté de l’Arc de Triomphe parce que celui qui nous intéresse le plus en ce moment, il est plus moderne, plus petit; c’est la porte qui nous sépare des jurés parisiens. On discute avec des professeurs français qui essaient autant que nous de deviner le tiercé gagnant. La porte s’ouvre, pauvre Anne-So, on la bombarde de questions. Elle n’ose pas trop répondre, enfin, pas entre ces quatre murs. On apprend qu’elle est la déléguée pour les écoles étrangères, c’est l’euphorie (numéro 1).

Les bouchées du buffet ne nous ont pas rassasiés, alors on décide d’aller dans un petit bistro dans le Sentier où on mange à la bonne franquette : croque-monsieur, croque-madame (!) et MÉGA hot-dog (ceux qu’on trouve dans Central Park font pitié comparés à celui-ci). Puis, quoi ? Libres ? Qui ? Nous ! Cet après-midi ? Chouette ! Du coup (hi hi !), Marianne, Anabel et Florence optent pour le « shopping », alors qu’Anne-So, Alex, Meggie, Greg, Janie et moi-même, on décide de profiter du rayon de soleil pour prendre des photos sur l’île de la Cité. Les bêtises fusent : photos inusités et faces de raisins secs. Dommage, la noirceur nous ramène à l’ordre, on doit rejoindre les autres, car la journée est loin d’être terminée.

LE LOUVRE ! Ça sonne tellement Paris ! On est tous hyper excités. On se perd un peu en s’y rendant. « On se rejoint devant la pyramide du Louvres ! ». La dernière fois que j’ai vérifié, une pyramide, ça avait quatre côtés, et cette pyramide, elle est énorme. Comble du bonheur, on aperçoit Claude et Anabel qui papotent devant l’entrée. Les autres arrivent au compte-gouttes. On entre ; moment solennel. On va chercher des billets; oups, pas besoin de billets avec nos cartes-magiques-d’étudiants-en-arts. De toute façon, le vendredi à partir de 18 heures, le Louvre, c’est gratuit ! Le XIXe siècle est d’abord à l’honneur, puis, on met le cap sur la Joconde et la fameuse victoire de Samothrace; Janie en perd ses mots. Les decquistes s’exclament : « C’est notre cours d’histoire de l’art !!! », Meggie, ébaubie, y va d’exclamations de bonheur, Anne-So bloque l’entrée du salon d’Apollon sans s’en rendre compte parce qu’elle est ravie et béate d’admiration pour le plafond, et les autres visiteurs s’arrêtent pour écouter avidement, autant que nous en fait, les explications de M. Hottote. Tout le monde y trouve son compte, et personne n’est étonné du fait que l’on puisse passer trois jours à visiter le même musée sans jamais refaire les mêmes ailes!

En sortant du musée, je suis bien la seule à sauter partout. Il se fait tard, on est « raqué » et on a faim. On a prévu de manger sur la rue Mouffetard, au Piano Muet, avec le fils de Claude, Julien (le neveu de Mme Garet, donc), et quelques-uns de ses amis. Le souper est un délice. La nouvelle compagnie est agréable bien qu’on ne soit pas trop jasant, par gêne peut-être un peu, mais plutôt parce qu’il aurait fallu crier pour qu’ils nous entendent à l’autre bout de la table. Constatez : neuf étudiants plus trois profs plus Claude plus Julien plus trois amis de Julien (Victor et Charlie, et un autre Julien)… dix-sept à table !

Pour Florence, Marianne, Anabel et moi, la soirée s’est continuée à l’appartement des « Juliens ». Disons-le, leur appartement est G-É-N-I-A-L. La décoration éclatante, les plafonds moulurés, l’ambiance décontractée, les gars accueillants, mais « ça pue la cigarette! ».

De retour à la chambre, pour Florence et moi, c’est l’unisson : on a adoré notre journée. Sous les couvertures, la lumière éteinte, on revient sur ce qu’on a fait; bref, on parle beaucoup trop. Zut ! Le réveil est prévu dans moins de quatre heures.

Caroline St-Pierre et Anne-Sophie Voyer
Le jeudi 6 novembre 2008

Et voilà notre deuxième journée en France! Nous commencions tranquillement à nous habituer au rythme de Paris. Le matin venu, nous avons quitté l’OFQJ en autobus en compagnie de notre « guide » et du chauffeur. (Et avec une auto-stoppeuse !) Plan au programme : tour de ville. Mais l’autobus s’est mis à effectuer des méandres hasardeux dans les dédales des rues secondaires, tournant en rond, zigzagant, usant de confusion et de détours au gré des sinuosités… Mais n’empêche que nous l’avons vu de près, la vraie, la célèbre tour Eiffel. Nous avons eu le loisir de marcher dessous. Et nous sommes aussi allés sur la fameuse place de l’Étoile que redoutent « les conducteurs provinciaux et les touristes », aux dires de Mme Garet. Quittant l’Arc-de-Triomphe, nous avons encore tourné en rond juste un petit peu. Mais nous sommes arrivés sains et saufs au cimetière du Père-Lachaise. Enfin, nous avons marché dans les sentiers et les ruelles que forme cet étrange amas de tombes hétéroclites. Sous un ciel gris, survolés de corneilles croassant quelque oraison funèbre, au milieu de toutes ces pierres abandonnées par le temps, certains parmi nous pouvaient bien sans rougir avoir froid dans le dos… Après une recherche ardue, nous les avons enfin trouvés, Molière et Jean de La Fontaine y étaient (ils étaient d’ailleurs fort bavards…), comme plusieurs autres célébrités de tous les genres… personnages célèbres que nous n’avons pas forcément trouvés. En effet, les pierres tombales et les caveaux familiaux de gens modestes se mêlent d’une façon très hétéroclite à ceux des gens plus connus, voire très célèbres. N’empêche qu’il fallait y aller ne serait-ce que pour cette inscription sur la tombe de Kellermann : « Concession à perpétuité nº 666 ». Qu’il repose en paix et au chaud là où il se trouve…

Le bus nous a heureusement laissés devant l’hôtel Le Clément où nous avons rapidement pris possession de nos chambres. Certains avaient une cour intérieure, d’autres avaient une vue sur les toits de Paris et sur Saint-Germain-des-Prés et d’autres étaient au cinquième étage. Ceux-là ont fait de l’exercice. Prendre note que j’étais au cinquième étage. Le dîner (ou déjeuner) fut pris dans un curieux petit lieu appelé « Bar à soupe et quenelles ».
« C’est quoi une quenelle ?
– Difficile à expliquer Janie… une sorte de farce préparée avec de la farine et un corps gras, pas appétissant quand on le raconte… »

Aucun professeur n’étant en mesure de nous décrire une quenelle (!), nous avons donc attendu pour le constater. Et ça ressemble à quoi finalement ? À une mousse très, très ferme, brune, parfumée très subtilement… ou quelque chose comme ça. Bilan : une quenelle est un truc mystérieux et inexplicable. Enfin, beaucoup plus difficile à expliquer que la photosynthèse.

Nous avons ensuite continué tranquillement dans Saint-Germain-des-Prés où nous sommes entrés pour visiter le célèbre monument religieux établi à l’emplacement même où un irréductible Gaulois (Camulogène) a tenu tête aux armée romaines en 52 après JC. C’est Childebert, fils de Clovis, qui fit commencer les travaux de la basilique en 543. C’était quand même un peu impressionnant. Ce fut ensuite au tour du musée d’Orsay de nous accueillir. Musée magnifique, à couper le souffle. Il s’agit d’une ancienne gare transformée en musée d’art. M. Hottote, professeur d’histoire de l’art de son état, s’est révélé un guide génial. Mais alors que nous admirions Le déjeuner sur l’herbe de Manet, nous nous sommes fait sortir hors de la salle d’exposition. Nous avons alors appris qu’en France, il existe un droit de parole dans les musées : pour faire la visite avec son propre guide, on doit réserver un droit de parole; sinon on doit faire la visite seul, sans commentateur, ou avec un guide agréé par le musée. Ah ! bon… Mais il faut le dire, c’était magnifique. L’architecture, les tableaux, la fameuse horloge, les sculptures, tout était superbe. Et nous venions quand même de voir pour vrai les tableaux de ce fameux Manet dont parle Un chasseur de lion.

Nous avons par la suite soupé (ou dîné – « souper », c’est les mamies qui disent ça, aux dires des Français-) dans un petit restaurant où nous avons mangé (médiocrement) dans le sous-sol, ce qui a permis à certaines personnes d’établir une étrange corrélation entre la qualité du souper et le palier où on le prenait. Plus on est haut, mieux c’est, selon certains.) Mais du dessert reste du dessert, et il y avait des plats très bons, il faut le souligner.

Fatigués, nous sommes tous rentrés dans nos chambres respectives, pour sombrer tranquillement dans les bras de Morphée, rêvant à la tour Eiffel, à Molière, aux quenelles et à Manet.



Janie Deschênes