Catherine Millet est une auteure qui a précédemment connu le succès avec son roman La vie sexuelle de Catherine M., et ce deuxième roman, Jour de souffrance, semble être là pour profiter de la très grosse vague médiatique qui avait entouré ce précédent roman d’autofiction.
Dans la veine utilisée pour le premier roman, Catherine Millet nous raconte, au « Je », ses nombreuses péripéties sexuelles et amoureuses. Dans ce roman-ci, elle est empreinte d’une forte jalousie envers son conjoint Jacques, et ce sentiment la rend totalement hystérique. Elle nous raconte donc cette période de sa vie où seules les amantes de Jacques lui importaient, et où elle devenait totalement folle en découvrant une simple note sur un bout de papier.
Le traitement du thème de la jalousie, surtout de la part d’une femme ayant une sexualité aussi ouverte, aurait pu être très intéressant. Malheureusement, le lecteur finit simplement blasé par tous ces comportements répétitifs, à commencer par ces nombreuses périodes masturbatoires qui laissent, à vrai dire, indifférent. Et qu’y a-t-il de pire que l’indifférence? Aucune réflexion nouvelle n’est amenée et aucun sentiment ne transcende le texte ; on n’a franchement pas envie de sympathiser avec le personnage ni d’ailleurs de ressentir une quelconque émotion envers elle.
L’écriture, malgré un style qui charme au premier abord par sa capacité quasi hypnotique de nous mener au cœur du propos, perd de sa séduction plus l’histoire avance; il m’a même été difficile de terminer le roman. Au tout début, on peut avoir envie de lire le précédent roman, mais cette impression nous quitte rapidement lorsqu’on constate que la vie de Catherine Millet, n’a que bien peu d’intérêt. L’auteure se sert-elle de l’écriture comme d’une rencontre chez le thérapeute ? Elle est parfois très détachée du propos qu’elle tient, alors qu’elle semble fortement impliquée émotionnellement et personnellement dans cette relation.
Ce roman ne mérite assurément pas l’attention médiatique que le premier roman a reçu, car Jour de souffrance semble nous présenter du réchauffé sur une vie qui se voudrait hors normes, mais qui reste plutôt inintéressante. L’auteure n’a pas la capacité de rendre son propos universel et elle semble se borner à sa petite vie. Mieux vaut lire ses critiques d’art dans le magazine qu’elle a fondé, Art Press.
Camille Lachance Gaboury
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