Avec Le silence de Mahomet, c’est un voile qui se lève sur la naissance de l’Islam et de son prophète orphelin et désargenté. C’est une histoire à quatre voix. Celle de Khadija, sa première épouse, sa confidente et son rempart. L’homme qu’il était sera esquissé par la voix d’Abou Bakr, son meilleur ami et successeur qui s’attirera la fidélité des uns et la haine des autres, dont Ali, le fils adoptif de Mahomet. Khalid, le bien nommé Glaive de l’Islam prendra à son tour la parole dans un décor de luttes sanglantes, de conquêtes et de conversions. Et enfin, Aïcha, femme jalouse, femme aimante, se confesse. Sur ses genoux, Mahomet exhalera son dernier souffle.
Salim Bachi a imaginé de raconter la vie de Mahomet par les voix de ceux et celles qui partageaient sa cause, son exil, ses défaites et ses victoires. Ligne après ligne, Bachi tisse la vie du grand prophète sur le métier de chacun. Ils le connaissaient quand il n’était que l’orphelin qui se retirait plusieurs jours dans le désert. Il est devenu le mari respecté, le messager redouté, l’amant tant désiré, l’homme qui pour Allah a tué et la légende qu’il est aujourd’hui.
Dans ces pages, tout tourne autour de la fidélité. Envers Dieu et la foi en Lui. Les hommes se battent, meurent, tuent pour une seule et unique raison. Admettre Qu’il n’y a de dieu que Dieu. N’est-ce pas le propre de la plupart de nos religions? Une partie des contemporains de Mahomet ont cru en lui et en son message. Et certains de nos contemporains y croient toujours.
En lisant, à chaque début de chapitre, les extraits du Coran, je retournais en enfance. J’ai reconnu des parties de phrases, des manières de penser qu’on retrouve dans la Bible ou qu’on nous enseignait à la catéchèse. La Bible, je ne la lis plus. Mais ces mots m’ont rappelé pourquoi j’y croyais auparavant, mais aussi pourquoi je n’y crois plus.
Ce livre mérite d’être lu pour ce qu’il est : une sorte d’héritage. Pas seulement pour les musulmans, mais aussi pour nous. Que de merveilles il y a à apprendre les histoires des autres ! Rien ne nous oblige à être d’accord avec les coutumes qui nous sont étrangères, mais le respect leur est dû.
Malgré les mille et un noms qui se trouvent dans ces pages – mots que j’essayais maladroitement de prononcer – et qui rendent parfois la lecture fastidieuse, j’ai apprécié ce livre. Ces mots devenaient un pont entre moi et le désert d’Arabie. En revêtant le voile des mères des croyants, j’ai aimé ces voix qui me racontaient l’histoire de Mahomet.
Un bravo à Salim Bachi qui nous entraîne sur les pas de Mahomet, dans son intimité, ses révélations et ses doutes. Après tout, ce n’était qu’un homme, qui a eu comme tout le monde, a subir son lot de malheurs.
Rose Carine Henriquez
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