Un livre « pas comme les autres »
Les trois livres de la semaine dernière étaient assez sombres (Qui touche à mon corps je le tue, Le Rêve de Machiavel et La Domination), alors j’appréhendais la lecture de Où on va, papa ? sachant que Jean-Louis Fournier écrivait ce roman pour ses deux fils lourdement handicapés, Mathieu, l’aîné, et Thomas. Finalement, je me suis tordue de rire !
Fournier ne cherche pas à se plaindre ou à faire pitié. Il exprime son amour pour ses enfants de la manière dont ils semblent avoir vécu, c’est-à-dire avec simplicité et humour. Un humour à la Hara-kiri, magazine français reconnu pour son style « bête et méchant », un style typique à Fournier pour ceux qui le connaissaient déjà; bref, tellement cynique qu’au début je m’en voulais de rire du fait que « pendant de nombreuses années, [il ait] bénéficié d’une vignette automobile gratuite ». Mais, j’ai fini par comprendre que l’auteur avait volontairement créé ce malaise. Donc, je me suis laissé aller, et j’ai ri ! Plusieurs ont été touchée par la poésie, efficace j’en conviens, qui se dégage de cette œuvre, mais personnellement, c’est la critique que le narrateur fait de la société qui m’a le plus émue : « Je ne comprends toujours pas pourquoi on félicite et récompense ceux qui ont des beaux enfants, comme si c’était de leur faute. Pourquoi, alors, ne pas punir et mettre des amendes à ceux qui ont des enfants handicapés ? »
Malgré le nombre faramineux de pages à lire pour le Goncourt, j’ai profité du fait que cette œuvre était très courte pour la lire une deuxième fois d’affilée. Choix peut-être pas judicieux, mais qui en a valu la peine, car j’ai pu apprécier ce livre davantage. En somme, c’est une œuvre qui fait réfléchir, mais demeure légère. Un petit bijou de lecture, facile à offrir !
Caroline St-Pierre
vendredi 10 octobre 2008
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