mercredi 15 octobre 2008

Jour de souffrance

Attention, je préviens le lecteur, cette critique ne sera pas gentille !

Premièrement, puisqu’il faut débuter quelque part, qu’est-ce que ce livre fait dans la sélection du Goncourt? Ceci n’est pas un roman. Il s’agit de la longue plainte d’une femme (Catherine M., comprendre : l’auteure) qui raconte ses fantasmes, ses déceptions amoureuses, sa vie d’amante trompée, et ce, parce qu’elle s’est rendue compte qu’elle avait oublié de mettre certains détails dans un livre écrit de sa plume en 2001 : La vie sexuelle de Catherine M. Elle a donc décidé de continuer à nous raconter des faits franchement dérangeants de sa vie. Le livre est autobiographique. Millet ne se gêne pas d’ailleurs pour parler au lecteur de ce récit qui a fait scandale il y a quelques années. Elle nous le dit clairement; le personnage, c’est elle : c’est l’auteure.

Catherine M. est terriblement imbue d’elle-même. Elle parle au « je », nous fait part de ses pensées, de ses fantasmes passés, présents et futurs. Elle nous parle d’elle, de ses amants, d’elle et encore et toujours d’elle-même. On a l’impression d’assister à une séance chez son psychologue (son sexologue, dans le cas présent, serait plus approprié) ! Mais voilà : elle énerve ! Pourquoi vouloir plonger le lecteur dans sa vie privée et lui imposer ses réflexions sur sa petite personne ? Millet se considère assez intéressante pour faire d’elle-même un personnage de roman. Ce n’est pas réussi. Ce livre est d’un ennui terrible. L’auteure, entre ses fantasmes masturbatoires et ses réflexions sur les aventures amoureuses de son conjoint (et sur les siennes d’ailleurs…), comble un vide évident par une tentative de retour sur elle-même, par des remarques sur sa petite vie à elle.

Il n’y a aucune originalité dans ce récit. Ce n’est que du réchauffé, une tentative de réveiller la vague de scandale qui avait accompagné La vie sexuelle de Catherine M. Ce qui est digne d’intérêt dans ce livre ? Pas grand-chose, selon moi. Si j’avais décidé de rédiger une critique complaisante, je pourrais vous dire qu’il y a là matière à réflexion sur la société moderne, sur le rythme effréné qu’ont les relations amoureuses au XXIe siècle, sur la vie et sur la difficulté de concilier les plaisirs de la chair et la psychologie amoureuse. Je pourrais aussi vous dire qu’il faut tenter de comprendre cette âme inquiète. Mais je ne veux pas faire preuve de gentillesse. Je vous avais prévenus au départ.

Bref, c’est une histoire qui m’a ennuyée, fait perdre mon temps; je reste sincèrement étonnée qu’on puisse réussir à publier des trucs semblables. En fait, y avait-il seulement une histoire?

Catherine M. devrait aller consulter un thérapeute et cesser de déverser ses flots de problèmes sur nous…

Et surtout, Madame, s’il vous plaît, ne récidivez en nous imposant un autre jour de souffrance. Pitié. C’était assez.

Je vous avais dit que ça ne serait pas gentil.

Janie Deschênes

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