dimanche 2 novembre 2008

Le silence de Mahomet

Ce roman, portant sur la vie du prophète Mahomet, est le quatrième roman de Salim Bachi, un Algérien qui vit présentement à Paris. Cette histoire est composée des confessions des personnes qui ont côtoyé Mahomet tout au long de sa vie. L’histoire a d’abord piquée ma curiosité, car j’ai peu de connaissances sur la culture musulmane, et surtout, je trouvais intéressant d’en savoir plus sur un des piliers d’une des religions les plus répandues de la planète. Dans les premières pages, on trouve une carte de l’Arabie contemporaine au prophète, ainsi qu’un glossaire; je m’attendais donc à en apprendre plus, mais je fus rapidement déçue.

Le roman est divisé en quatre parties : la première, qui, selon moi, est aussi la meilleure, nous était narrée par la première femme de Mahomet, celle qui a su le soutenir financièrement, Khadija. Son rôle de femme était bien illustré, et dans ce monde très masculin, avoir un avis féminin m’a semblé très édifiant. Le deuxième personnage qui nous est présenté est le meilleur ami du prophète, le calife Abou Bakr. Tout au long de cette partie, et dans celles qui suivent, les anecdotes du quotidien ainsi que des évènements plus ou moins semblables ne cessent de se répéter. À un point tel que parfois, on aurait préféré sauter quelques pages plutôt que d’entendre parler encore des mêmes thèmes récurrents (guerres fratricides et claniques). Le troisième narrateur est le général Khalid, un homme très centré sur la guerre, qui nous présente une religion intrinsèquement violente, voire choquante. La force semble être employée sans discernement et la perte de vies humaines ne paraît affecter personne. Finalement, le dernier personnage est Aïcha, une jeune fille que Mahomet a épousée alors qu’elle avait neuf ans. Ce personnage est celui qui m’a le plus troublée, d’abord par son âge et aussi par sa perception idolâtrique de Mahomet, qu’elle louange à tout moment.

Ce qui m’a particulièrement déçue, c’est le peu de charisme que Mahomet dégage à travers le roman. Peut-être est-ce à cause de l’écriture simple et froide de l’auteur, mais je me suis demandé tout au long de ma lecture comment un tel homme avait pu rallier d’immenses foules et susciter une aussi grande quantité d’adeptes. Je trouve, en effet, que le personnage tel qu’il est dépeint n’a que peu d’envergure et semble même assez fade. Il faut dire que l’ensemble du roman manque d’émotions : aucune ne transcende le texte ni ne vient toucher le lecteur.

Je trouve aussi important de mentionner que le grand nombre de noms, très compliqués pour un lecteur occidental (Fakih ibn al-Moughîra, Khalid ibn al Walid, etc.), auxquels s’ajoutent les variations sur un même patronyme, a eu tendance à ralentir ma lecture et à rendre plus difficile l’accès aux divers personnages.

En conclusion, malgré quelques remarquables envolées quasi poétiques, ce roman n’est pas arrivé à me toucher, et les personnages étaient somme toute plutôt banals malgré l’importance religieuse qu’ils ont encore aujourd’hui. Les citations du Coran qui venaient ponctuer ma lecture m’ont plu, mais je crois que, pour apprécier davantage ce roman, il m’aurait fallu des connaissance supplémentaires sur l’Islam.

Camille Lachance Gaboury

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