Vu sous l’angle de l’analyse d’un roman, ce récit n’est qu’une aberration, un fantasme d’auteur à la recherche d’un style. Par contre, vu sous l’angle d’un conte, ce récit est d’un intérêt certain. Le conte permet à l’imaginaire de se faire valoir. Les faits se promènent de gauche à droite, de bas à haut dans les fantaisies les plus saugrenues. C’est là que ce récit prend toute sa richesse et toute son ampleur.
Dans cette perspective, Pluyette fait preuve d’une imagination débordante. Sa plume est drôle, sa phrase est souvent courte mais efficace. Il nous fait parfois sourire et même rire à gorge déployée par ses tournures de phrase et par ses réflexions inattendues. Par exemple, en parlant des chiens tirant le traineau : « la force de traction est équivalente à celle d’une Deux-chevaux en fin de vie » (p.155) ou encore en parlant de la jambe blessée d’Inyoudgito : « Ce n’est pas parce qu’on ne parle plus d’une jambe que la jambe va mieux » (p. 137) ou encore en parlant de l’ours polaire « attention donc à ne pas marcher sur des museaux quand vous avancez dans la neige » (p. 147), etc. Ce livre déborde de perles de ce genre.
Le récit se rapproche de la bande dessinée avec ses imprévus inimaginables, ses solutions aux problèmes rencontrés qui bousculent l’entendement, et le caractère irréaliste de ses personnages.
En bref, La traversée du Mozambique par temps calme est un de mes coups de cœur littéraire. Bravo Monsieur Pluyette.
Anne-Sophie St-Pierre-Clément
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1 commentaire:
Je suis vraiment content que tu aies apprécié cette oeuvre, que j'estime beaucoup aussi. Le style décousu, souvent déroutant, toujours suprenant ne m'a pas plus dès le départ. Je me suis laissé gagné par la musique, la folie, les errances. L'accumulation d'absurdités à la fin est vraiment rafraichissante.
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