mardi 2 décembre 2008

Le vendredi 7 novembre 2008

Le vendredi le 7 novembre est, selon moi, la journée touristique la plus productive. Pour ma part, je la commence très tôt. Je chausse mes « baskets » et explore, au pas de course, Paris, alors que la ville peine à se réveiller. J’ai l’intention d’aller voir la tour Eiffel au lever du soleil, mais, incapable de me rendre (voir Choc! Tous les chemins mènent à Rome), j’abandonne et décide de suivre d’autres coureurs. Impossible ! Ils m’emmènent courir dans les jardins du Luxembourg ! J’ai déjà fait ma journée.

De retour à l’hôtel, je croise Anne-Sophie, toute nerveuse parce qu’elle se rend aux délibérations parisiennes, mais aussi parce que son réveil n’a pas sonné (Meggie a « meggilisé » l’hôtel la veille). Après quelques mots d’encouragements, je vais réveiller Florence. Je m’empresse de prendre ma douche, à tel point que, quand je sors de la salle de bain, Florence a seulement enfilé ses chaussettes et elle me regarde avec un air « où-tu-prends-ton-énergie-à-cette-heure-matinale ? » « C’est une belle journée, n’est-ce pas? » Il pleut…

En fait, le programme de la journée m’enthousiasme. D’abord, pendant qu’Anne-Sophie nous représente dans les locaux de la FNAC, le reste du groupe visite le musée de Cluny (Clooney pour les intimes), un musée médiéval de petite envergure qui a de quoi plaire grandement. Avant d’entrer, on passe devant le jardin réservé aux simples, où toutes les plantes médicinales sont méticuleusement nommées. Je gagnerais à m’en inspirer. À l’intérieur du bâtiment, on s’exclame devant les collections de tapisseries, de sculptures, de vitraux, d’enluminures et d’orfèvreries : « Dans ce temps là, les gens avaient le souci du détail. Aujourd’hui, on recherche l’efficacité. Ce n’était pas mieux à l’époque, c’était comme ça. »

Saturés d’information, quoi de mieux qu’une bonne petite marche ? On n’a pas le choix, on a rendez-vous à la FNAC pour le buffet et pour retrouver notre déléguée. On prend le métro pour les Champs-Élysées, on descend à la station Charles-de-Gaulle-Étoile, on monte les escaliers vers l’extérieur et… « No way ?! Comment ont-ils pu… ? » Chapeau à Napoléon !

Dans le salon de la FNAC, on est anxieux. On oublie qu’on vient de passer à côté de l’Arc de Triomphe parce que celui qui nous intéresse le plus en ce moment, il est plus moderne, plus petit; c’est la porte qui nous sépare des jurés parisiens. On discute avec des professeurs français qui essaient autant que nous de deviner le tiercé gagnant. La porte s’ouvre, pauvre Anne-So, on la bombarde de questions. Elle n’ose pas trop répondre, enfin, pas entre ces quatre murs. On apprend qu’elle est la déléguée pour les écoles étrangères, c’est l’euphorie (numéro 1).

Les bouchées du buffet ne nous ont pas rassasiés, alors on décide d’aller dans un petit bistro dans le Sentier où on mange à la bonne franquette : croque-monsieur, croque-madame (!) et MÉGA hot-dog (ceux qu’on trouve dans Central Park font pitié comparés à celui-ci). Puis, quoi ? Libres ? Qui ? Nous ! Cet après-midi ? Chouette ! Du coup (hi hi !), Marianne, Anabel et Florence optent pour le « shopping », alors qu’Anne-So, Alex, Meggie, Greg, Janie et moi-même, on décide de profiter du rayon de soleil pour prendre des photos sur l’île de la Cité. Les bêtises fusent : photos inusités et faces de raisins secs. Dommage, la noirceur nous ramène à l’ordre, on doit rejoindre les autres, car la journée est loin d’être terminée.

LE LOUVRE ! Ça sonne tellement Paris ! On est tous hyper excités. On se perd un peu en s’y rendant. « On se rejoint devant la pyramide du Louvres ! ». La dernière fois que j’ai vérifié, une pyramide, ça avait quatre côtés, et cette pyramide, elle est énorme. Comble du bonheur, on aperçoit Claude et Anabel qui papotent devant l’entrée. Les autres arrivent au compte-gouttes. On entre ; moment solennel. On va chercher des billets; oups, pas besoin de billets avec nos cartes-magiques-d’étudiants-en-arts. De toute façon, le vendredi à partir de 18 heures, le Louvre, c’est gratuit ! Le XIXe siècle est d’abord à l’honneur, puis, on met le cap sur la Joconde et la fameuse victoire de Samothrace; Janie en perd ses mots. Les decquistes s’exclament : « C’est notre cours d’histoire de l’art !!! », Meggie, ébaubie, y va d’exclamations de bonheur, Anne-So bloque l’entrée du salon d’Apollon sans s’en rendre compte parce qu’elle est ravie et béate d’admiration pour le plafond, et les autres visiteurs s’arrêtent pour écouter avidement, autant que nous en fait, les explications de M. Hottote. Tout le monde y trouve son compte, et personne n’est étonné du fait que l’on puisse passer trois jours à visiter le même musée sans jamais refaire les mêmes ailes!

En sortant du musée, je suis bien la seule à sauter partout. Il se fait tard, on est « raqué » et on a faim. On a prévu de manger sur la rue Mouffetard, au Piano Muet, avec le fils de Claude, Julien (le neveu de Mme Garet, donc), et quelques-uns de ses amis. Le souper est un délice. La nouvelle compagnie est agréable bien qu’on ne soit pas trop jasant, par gêne peut-être un peu, mais plutôt parce qu’il aurait fallu crier pour qu’ils nous entendent à l’autre bout de la table. Constatez : neuf étudiants plus trois profs plus Claude plus Julien plus trois amis de Julien (Victor et Charlie, et un autre Julien)… dix-sept à table !

Pour Florence, Marianne, Anabel et moi, la soirée s’est continuée à l’appartement des « Juliens ». Disons-le, leur appartement est G-É-N-I-A-L. La décoration éclatante, les plafonds moulurés, l’ambiance décontractée, les gars accueillants, mais « ça pue la cigarette! ».

De retour à la chambre, pour Florence et moi, c’est l’unisson : on a adoré notre journée. Sous les couvertures, la lumière éteinte, on revient sur ce qu’on a fait; bref, on parle beaucoup trop. Zut ! Le réveil est prévu dans moins de quatre heures.

Caroline St-Pierre et Anne-Sophie Voyer

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