mardi 2 décembre 2008

Le jeudi 6 novembre 2008

Et voilà notre deuxième journée en France! Nous commencions tranquillement à nous habituer au rythme de Paris. Le matin venu, nous avons quitté l’OFQJ en autobus en compagnie de notre « guide » et du chauffeur. (Et avec une auto-stoppeuse !) Plan au programme : tour de ville. Mais l’autobus s’est mis à effectuer des méandres hasardeux dans les dédales des rues secondaires, tournant en rond, zigzagant, usant de confusion et de détours au gré des sinuosités… Mais n’empêche que nous l’avons vu de près, la vraie, la célèbre tour Eiffel. Nous avons eu le loisir de marcher dessous. Et nous sommes aussi allés sur la fameuse place de l’Étoile que redoutent « les conducteurs provinciaux et les touristes », aux dires de Mme Garet. Quittant l’Arc-de-Triomphe, nous avons encore tourné en rond juste un petit peu. Mais nous sommes arrivés sains et saufs au cimetière du Père-Lachaise. Enfin, nous avons marché dans les sentiers et les ruelles que forme cet étrange amas de tombes hétéroclites. Sous un ciel gris, survolés de corneilles croassant quelque oraison funèbre, au milieu de toutes ces pierres abandonnées par le temps, certains parmi nous pouvaient bien sans rougir avoir froid dans le dos… Après une recherche ardue, nous les avons enfin trouvés, Molière et Jean de La Fontaine y étaient (ils étaient d’ailleurs fort bavards…), comme plusieurs autres célébrités de tous les genres… personnages célèbres que nous n’avons pas forcément trouvés. En effet, les pierres tombales et les caveaux familiaux de gens modestes se mêlent d’une façon très hétéroclite à ceux des gens plus connus, voire très célèbres. N’empêche qu’il fallait y aller ne serait-ce que pour cette inscription sur la tombe de Kellermann : « Concession à perpétuité nº 666 ». Qu’il repose en paix et au chaud là où il se trouve…

Le bus nous a heureusement laissés devant l’hôtel Le Clément où nous avons rapidement pris possession de nos chambres. Certains avaient une cour intérieure, d’autres avaient une vue sur les toits de Paris et sur Saint-Germain-des-Prés et d’autres étaient au cinquième étage. Ceux-là ont fait de l’exercice. Prendre note que j’étais au cinquième étage. Le dîner (ou déjeuner) fut pris dans un curieux petit lieu appelé « Bar à soupe et quenelles ».
« C’est quoi une quenelle ?
– Difficile à expliquer Janie… une sorte de farce préparée avec de la farine et un corps gras, pas appétissant quand on le raconte… »

Aucun professeur n’étant en mesure de nous décrire une quenelle (!), nous avons donc attendu pour le constater. Et ça ressemble à quoi finalement ? À une mousse très, très ferme, brune, parfumée très subtilement… ou quelque chose comme ça. Bilan : une quenelle est un truc mystérieux et inexplicable. Enfin, beaucoup plus difficile à expliquer que la photosynthèse.

Nous avons ensuite continué tranquillement dans Saint-Germain-des-Prés où nous sommes entrés pour visiter le célèbre monument religieux établi à l’emplacement même où un irréductible Gaulois (Camulogène) a tenu tête aux armée romaines en 52 après JC. C’est Childebert, fils de Clovis, qui fit commencer les travaux de la basilique en 543. C’était quand même un peu impressionnant. Ce fut ensuite au tour du musée d’Orsay de nous accueillir. Musée magnifique, à couper le souffle. Il s’agit d’une ancienne gare transformée en musée d’art. M. Hottote, professeur d’histoire de l’art de son état, s’est révélé un guide génial. Mais alors que nous admirions Le déjeuner sur l’herbe de Manet, nous nous sommes fait sortir hors de la salle d’exposition. Nous avons alors appris qu’en France, il existe un droit de parole dans les musées : pour faire la visite avec son propre guide, on doit réserver un droit de parole; sinon on doit faire la visite seul, sans commentateur, ou avec un guide agréé par le musée. Ah ! bon… Mais il faut le dire, c’était magnifique. L’architecture, les tableaux, la fameuse horloge, les sculptures, tout était superbe. Et nous venions quand même de voir pour vrai les tableaux de ce fameux Manet dont parle Un chasseur de lion.

Nous avons par la suite soupé (ou dîné – « souper », c’est les mamies qui disent ça, aux dires des Français-) dans un petit restaurant où nous avons mangé (médiocrement) dans le sous-sol, ce qui a permis à certaines personnes d’établir une étrange corrélation entre la qualité du souper et le palier où on le prenait. Plus on est haut, mieux c’est, selon certains.) Mais du dessert reste du dessert, et il y avait des plats très bons, il faut le souligner.

Fatigués, nous sommes tous rentrés dans nos chambres respectives, pour sombrer tranquillement dans les bras de Morphée, rêvant à la tour Eiffel, à Molière, aux quenelles et à Manet.



Janie Deschênes

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