mardi 2 décembre 2008

Le samedi 8 novembre 2008

Wow! En ce samedi matin, le soleil nous fait le plaisir d’être au rendez-vous ! On commence donc la journée du bon pied ! Parlant de pieds... Aujourd’hui, ils nous seront encore très utiles pour parcourir la ville, puisque le programme de la journée se déroule en grande partie sur l’Île-de-la-Cité, qui se situe à vingt petites minutes de marche (oui, oui !) de notre hôtel.

Guidés par Michel-André, nous nous rendons place Dauphine, qui a été construite sous Henri IV en l’honneur du dauphin, le futur Louis XIII. Nous en apprenons davantage sur l’histoire de cette place publique, sacrée patrimoine historique, et qui doit, pour cette raison, conserver intacts les deux seuls pavillons originaux qui subsistent sur les trente-deux qui avaient alors été construits.

Nous traversons ensuite le marché des fleurs qui, depuis 1808, année de sa création, a conservé tout son cachet. L’endroit est magnifique, et c’est avec un plaisir enfantin que nous nous promenons entre les allées, humant l’arôme des fleurs et appréciant la belle journée. Demain, le marché aux fleurs deviendra le marché aux oiseaux, comme chaque dimanche !
Prochain arrêt ? La Sainte-Chapelle ! Édifiée par le roi Louis IX (saint Louis) au XIIIe siècle, elle était destinée à accueillir la Couronne d’épines de la Passion du Christ. Bel exemple de l’architecture gothique rayonnante, la Sainte-Chapelle est somme toute très impressionnante dans son ensemble, mais c’est au deuxième étage que l’on apprécie véritablement le chef-d’œuvre. En effet, l’étage de la Sainte-Chapelle, autrefois réservé aux offices religieux pour la famille royale et les grands officiers, est à couper le souffle. Le plafond semble immensément haut, et les vitraux des quinze verrières se substituent à la pierre. Grâce au soleil qui brille en cette magnifique matinée, nous sommes à même de profiter de ces vitraux dans toute leur splendeur. J’apprécie tout particulièrement les jeux de lumière et les couleurs, c’est « divin » !

Pour la première fois de la journée, nous traversons la Seine, ce grand fleuve..., pour nous rendre sur l’Île-de-la-Cité où nous avons la chance d’observer pour la première fois, pour la majorité d’entre nous, la façade de Notre-Dame-de-Paris. J’avais déjà visité la cathédrale au cours d’un voyage précédent, mais la façade était alors en cours de ravalement, et je suis donc enchantée de pouvoir l’observer à ma guise sous le soleil. Après avoir amplement profité de la vue, nous pénétrons dans l’église et nous la visitons à notre gré. Le gigantisme et la beauté de la cathédrale ne peuvent laisser personne indifférent, et je tente de mémoriser les moindres détails. L’exercice requiert plus de concentration et de temps que ne le permet la visite en groupe, et je quitte donc Notre-Dame avant d’avoir pu compléter la tâche. Dommage ! Ce sera pour une prochaine fois... Je suis désormais obligée de revenir à Paris !

Aux bruits bizarres de nos estomacs, je crois que l’heure de casser la croûte est arrivée ! C’est aussi l’heure de retrouver Mme Garet, Claude (sa sœur) et Alexandra, qui sont restées à l’hôtel pour attendre le médecin. Alexandra, souffrant d’un mal de gorge et toussant depuis son arrivée dans la capitale française, a dû être soignée. Le lieu du rendez-vous me plaît énormément, le nom ne pouvant pas faire autrement que de me faire sourire. En effet, l’endroit où nous mangerons se trouve rue du Bourg-Tibourg, et ça me fait rire, sans que je ne sache trop pourquoi.

Après maintes délibérations sur le restaurant qui aurait l’honneur de nous accueillir pour le lunch, nous fixons notre choix sur un coquet petit salon de thé-boulangerie. Le deuxième étage me plaît vraiment, avec sa carpette rose et ses fauteuils dans les mêmes teintes. Le groupe se sépare pour occuper de petites tables, et nous nous sustentons grâce à des sandwichs et des foccacias. Sans que ce soit de la gastronomie, j’apprécie beaucoup ce dîner pour l’ambiance très Sex and the City de la place.

Pour terminer le dîner sur une note sucrée, plusieurs se rendent dans une chocolaterie pas très loin. Le chocolat est délicieux et réchauffe nos cœurs et nos corps, qui ne disent pas non à un petit remontant, car si la journée est ensoleillée, elle est aussi très froide, le vent qui souffle n’aidant pas au bien-être.

Le sourire aux lèvres et les dents pleines de chocolat, nous nous rendons place des Vosges, anciennement place Royale, construite au tout début du XVIIe siècle. C’est de toute beauté, et j’ai un faible pour les fontaines situées aux quatre coins de la place. Le groupe se sépare, et sous les arcades, nous sommes plusieurs à apprécier du spectacle d’un orchestre classique. Emportées par la musique, nous profitons de ce moment magique, observant le décor pittoresque. Tous nos sens sont sollicités en cet instant, et je ressens un profond contentement. Quel moment de grâce!
J’adore ma journée jusqu’à présent, et après cet intermède musical, je suis encore plus excitée. La prochaine activité, soit la visite de la maison Victor-Hugo, est au choix. Plusieurs « decquistes » songent à reprendre le chemin de l’hôtel pour aller étudier un peu, car bien qu’il soit difficile de le croire, le monde ne s’est pas arrêté de tourner aux frontières de Paris, et la vie poursuit son cours.

Pour moi, il est hors de question en cet instant de songer aux études, et je tiens à profiter de mon après-midi au maximum. Le musée de Victor-Hugo m’intéresse tout particulièrement, et l’exposition en cours, sur Les Misérables, encore plus. Cette œuvre a complètement changé ma vision de la littérature et de la vie, et c’est donc un pur bonheur pour moi que de la redécouvrir grâce à l’exposition. On découvre à l’intérieur du musée le processus de création de l’auteur dans la collection permanente, et on revit littéralement, grâce à l’exposition, les thèmes de l’œuvre. C’est encore une fois un moment magique, et tant d’émotions me font monter les larmes aux yeux. Je quitte donc la maison de Victor Hugo fort émue, encore un peu ébranlée d’avoir ressenti dans un si court laps de temps plusieurs des sentiments que m’avait fait vivre le roman génial que sont Les Misérables.

Je sors du musée épuisée, sans savoir si c’est le fait du décalage horaire ou de l’exposition. Vidée, je n’ai pas envie de faire de lèche-vitrines et décide donc de rentrer seule à l’hôtel, afin de pouvoir m’y rendre à mon rythme de marche, habituellement très rapide. En marchant à cette cadence vers l’hôtel, je profite de ce premier instant de solitude depuis le début du voyage. J’adore me promener seule, car je peux ainsi enregistrer les détails de ma promenade sans être distraite par une conversation. Tous mes sens sont dès lors en éveil, et je me trouve dans un état second de pur bonheur. C’est dans cet état que je reprends le chemin de l’hôtel, heureuse à l’idée que je suis seule dans Paris mais aussi enchantée de bientôt retrouver mon lit.

Ce n’est cependant pas ce qui arriva... En effet, emportée par ma cadence soutenue, je me réveille peu à peu, et je ne peux m’empêcher de faire un peu de lèche-vitrines, ou tout simplement de poursuivre ma promenade. Impossible pour moi de songer à rentrer à l’hôtel alors que je suis à Paris, un samedi après-midi ! Je dormirai de retour à la maison... Je veux vivre le rythme de la vie, découvrir le pas des Parisiens, me laisser emporter par la foule ! Mes pas me guident vers la rue de Rivoli, qui devient vite ma préférée ! Sans entrer dans les magasins, je mémorise leur nom, admire la présentation des vitrines, observe les concepts des boutiques. Je m’imprègne des tendances et de l’ambiance, et je profite de chaque instant.

J’ai un coup de cœur pour la ville, et j’adore me perdre dans les petites rues au cachet pittoresque. En regardant l’heure, je réalise que je dois malheureusement rentrer, et je traverse la Seine pour rejoindre la rive gauche alors que le soleil est déjà couché. À reculons, je rentre à l’hôtel, choisissant le chemin le plus long afin de vivre encore l’extase de la promenade du samedi.

De retour au Clément, je m’effondre sur mon lit, plus que satisfaite de mon après-midi que je résume à Anabel, avec qui je partage une chambre. Je fais une courte sieste de quinze minutes avant de redescendre rejoindre le groupe. Ensemble, nous nous dirigeons vers le restaurant italien qui nous reçoit ce soir, nous racontant nos péripéties de la journée.

Après toute la délicieuse cuisine française, je trouve la cuisine italienne rafraîchissante. Je crois que tout le monde apprécie beaucoup, d’autant que nous sommes tombés sur un restaurant de grande qualité; la cuisine est délicieuse, et le serveur assez comique. À l’heure du dessert, le tiramisu fait jaser. Anabel, après mûre réflexion (les desserts étaient déjà servis quand, après avoir goûté au tiramisu, elle en commande un elle aussi !), fait part de son choix au serveur, qui lui amène un gâteau décoré d’un cœur, l’assaut final d’une joute de séduction qui a commencé au début du repas. Toute la table éclate de rire, et c’est le cœur léger et le ventre bien rempli que l’on quitte le restaurant.

C’est samedi soir, ne l’oublions pas. Après avoir laissé les professeurs à l’hôtel, nous (les étudiants) acceptons l’invitation du neveu de Mme Garet qui nous avait gentiment conviés à une soirée entre amis. Nous suivons Victor, un ami de Julien qui nous avait rejoints au restaurant, et c’est avec plaisir que nous découvrons un appartement parisien, qui m’impressionne encore par son architecture étonnante (hauteur des plafonds, taille des fenêtres, moulures, etc.) et qui aurait une valeur historique selon les standards américains. Cette superbe journée se termine donc en beauté chez Julien et ses colocataires, et nous rentrons à l’hôtel au petit matin; pour ma part, je suis comblée par cette magnifique journée que je n’oublierai pas de sitôt.

Marianne Deschênes

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